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Star Trek Online

Rapport d'Utopia Planitia 03

By Fero | Fri 06 Nov 2015 08:00:00 AM PST

Après avoir désossé les plaques de revêtement tordues et éraflées et mis sa carcasse de métal à nue, la coque arrière du Defiant n'était rien de plus qu'un squelette de câbles électriques et conduits de plasma. De loin, on aurait dit un tissage de fils luminescents délicatement enroulés dans la forme approximative du vaisseau, comme des décorations de Noël.

Le lieutenant Whetu, accrochée à l'une des poutres par des bottes magnétiques et connectée au cordage de sa combinaison EV, semblait flotter dans les profondeurs d'un océan. Les éléments de la superstructure du Defiant lui formaient une couronne d'algues et de corail. Mars, en-dessous d'elle, était un banc de sable rouge dans les profondeurs. Les étoiles, brillantes d'un éclat net sans une atmosphère pour le déformer, ressemblaient à des particules de sables ou d'écailles reflétant la lumière de la surface. Utopia Planitia, flottant en orbite de Mars au-dessus d'eux, était... eh bien, l'intrus qui dissipait l'illusion. Un énorme catamaran rampant sur la surface de l'océan alors qu'elle flottait sous lui, peut-être.

Defiant avait subi de lourds dégâts au cours de la défense de la Terre à la fin de la Guerre iconienne. Des morceaux entiers du cache du moteur avaient été mis en pièces par les armes à rayons des Hérauts, puis les moteurs eux-mêmes s'étaient détachés de la coque, dans l'exact scénario de cauchemar envisagé par les concepteurs du Defiant il y a de cela quarante ans. Les dommages de la bataille ont laissé le vaisseau à moitié carbonisé échoué en orbite ; et lorsqu'il a été remorqué à Utopia Planitia pour procéder aux réparations, la salle des machines et l'entière section arrière du vaisseau ont dû être ouverts dans l'espace, forçant les ingénieurs à y évoluer au rythme ralenti de la gravité zéro.

À ce moment précis, Whetu luttait pour démêler un énorme nœud de tritanium. Des pièces entières de la superstructure avaient plié sous l'immense pression des tirs d'armes à énergie dirigée, et les ingénieurs ne pouvaient pas simplement les marteler pour aplanir les plaques ; ils devaient remplacer tous les morceaux. Normalement, ce genre de travail devrait être fait à distance, via une de ces unités de gestion de chargement surnommées "abeilles" ou un bras robotique armé d'un chalumeau au plasma, mais dans ce cas précis un morceau de la structure s'était retrouvé plié, fondu et emmêlé dans la jonction électroplasmique arrière. L'en extirper sans garder un œil attentif sur les niveaux d'énergie pourrait faire perdre au Defiant son filet de puissance auxiliaire actuel, sans même parler du fait qu'il pourrait exploser. Et parmi tout ce qui pouvait arriver, les explosions étaient de loin ce que le chef de l'Utopia Planitia détestait le plus.

"Toujours stable ?" demanda Whetu.

Flottant à côté du conduit d'electroplasma exposé, l'enseigne Elyos fit un signe de sa tête coiffée d'un scaphandre et sa voix désabusée résonna via le système de communication. "Puissance auxiliaire à dix pour cent. Ne t’inquiète pas pour la jonction. Même si je persiste à dire que nous aurions dû fermer la grille d'énergie arrière en entier et connecter la section avant au réseau de la station," marmonna le Deltan.

Whetu laissa échapper un sifflement dédaigneux au travers de son comm et dit, "Et devoir procéder à une nouvelle surgyration et lancer toute une série de tests de résistance sur la grille du SEP ? Ou remplacer tout le système s'il décroche et se met en veille, causant une stagnation du plasma qui ferait fondre tout le conduit énergétique ? Allons, on a été entraînés pour ça. Un remplacement à chaud maintenant nous épargnera deux jours de réparation et nous permettra de diagnostiquer tout autre problème sur le système SEP." Alors qu'elle terminait sa phrase, elle ralluma son chalumeau à plasma et dégagea un nouvel amas de tritanium récalcitrant. Le morceau se détacha de la masse de câbles fondus et elle l'envoya balader dans les airs, où il flotta négligemment loin de la coque du Defiant. L'un des exocomps dépourvu de conscience du chantier l'attrapa et le ramena en direction de la zone de recyclage. À l'intérieur du conduit SEP, exposé au vide de l'espace, les traînées de condensation de plasma d'un vert luminescent faisaient écho au chalumeau de Whetu. La coque restait suffisamment intacte pour empêcher le plasma d'être propulsé vers l'avant, ce qui était particulièrement avantageux en cela qu'il s'agissait de la seule chose empêchant Whetu de se faire immédiatement désintégrer.

"J'ai terminé ici," dit-elle au travers de son communicateur. "Je vais remplacer le panneau d'accès et passer au nœud suivant. Ordinateur, apporte-moi une console d'accès SEP standard de type 3." Elle tendit la main, et en quelques secondes l'un des exocomps arriva en apportant le composant demandé.

Au même moment, le chef d'Utopia Planitia se trouvait dans un bureau entièrement équipé, occupé à siroter du raktajino en parcourant la liste de requêtes de réparations qui commençaient à dangereusement s'amonceler. Cela prendrait certainement quelques secondes avant que l'alerte n'atteigne ses quartiers pour lui indiquer que, à son grand désarroi, une explosion avait effectivement eu lieu dans le chantier spatial.

"Elyos !" cria Whetu au travers de son communicateur. Son câble de soutien avait atteint son déploiement maximal et l'avait propulsée dans une série de rebonds désordonnés tout au bout de sa longueur, mais Elyos n'avait pas eu cette chance. Son câble était resté intact, mais le morceau de coque auquel il était attaché avait été soufflé par la brusque explosion de la jonction du SEP. L'ingénieur junior avait rapidement disparu dans le vide en tournoyant sur lui-même comme une poupée désarticulée. Des éclats de verre, plastique et métal flottaient dans son sillage en un nuage de débris acérés.

Une maigre réponse, déformée par les interférences et un sifflement suraigu, retentit dans le communicateur de Whetu. "Voilà qui est embarrassant," dit laconiquement Elyos.

Whetu enfonça le bouton de son combadge de sa main gantée. "Ingénieurs à la passerelle ! Nous avons une urgence !"

La réponse vint presque instantanément : "Ici Kurland. Nous avons ressenti quelque chose sur la passerelle. Qu'est-ce qu'il se passe là derrière ? Nous n'avons toujours aucun capteur externe."

"Nous avons un officier détaché ! Je répète, un officier a été détaché !" répondit-elle en criant. Elle attrapa son propre filin et commença à se hisser de nouveau vers la coque.

"Pourquoi ne peut-il pas utiliser ses propulseurs de manœuvre ?" demandant Kurland d'une voix incrédule. "Pouvez-vous le contacter ? Nos téléporteurs sont encore en panne."

"Je vais essayer !" s'égosilla Whetu. "Elyos ! Est-ce que tu peux utiliser tes propulseurs de manœuvre ?"

Tournoyant toujours sur lui-même, Elyos s'agitait désespérément dans sa combinaison EV. "Ma... brèche... dépressurisation. Je vais..."

L'ordinateur de la combinaison de Whetu émit un bip pressant pour indiquer qu'Elyos avait perdu connaissance, et l'interface de son casque afficha un message d'urgence. Elle tenta de se redresser par rapport au Defiant, et empoigna les commandes de sa ceinture pour activer ses propulseurs de manœuvre. D'une brève pression, elle se propulsa vers la coque.

"Defiant à Utopia Planitia," résonna la voix de Kurland au travers du canal de communication. Comment peut-il être aussi calme ? se demanda Whetu. "Nous avons un officier détaché, probablement inconscient. Pouvez-vous verrouiller un téléporteur ?"

"Négatif," répondit la voix de l'un des nombreux techniciens à bord du complexe orbital. "Nous détectons des émissions de plasma énergisé et de tetryon instable dans toute la zone. Que diable faisiez-vous là-bas ?"

"C'est le dispositif occulteur," dit Whetu. "Lorsque la jonction du SEP a explosé, cela a surchargé le dispositif et il dégage un rayonnement électromagnétique. Ces stupides téléporteurs ne fonctionnent jamais quand on en a besoin, de toute façon."

Une fois encore, la voix de Kurland fit irruption dans ses enceintes. "Bon d'accord, qu'est-ce qu'on peut faire ? Est-ce que vous pouvez verrouiller la signature de son combadge et l'atteindre avec les propulseurs de votre combinaison ? On envoie un exocomp pour l'intercepter et le ramener ? Et pourquoi pas une abeille ?"

Le technicien d'Utopia Planitia répondit, "Les exocomps auront du mal à l'atteindre avec tous ces débris et les radiations. Ils ne sont pas équipés pour ce type de manœuvre. L'abeille la plus proche est Akagi, à trois minutes de là où vous êtes."

"Il ne tiendra pas aussi longtemps," dit Whetu avec urgence. "Et mes instruments m'indiquent qu'il est trop loin de moi pour que je puisse l'atteindre sans me détacher également. Nous devons... Je ne sais pas, l'attraper d'une façon ou d'une autre."

"Nous ne pouvons pas le téléporter et on ne peut rien envoyer au travers des débris suffisamment tôt pour l'atteindre avant qu'il ne suffoque. Des suggestions ?" Whetu pouvait entendre le murmure de l'équipage de Kurland alors qu'ils discutaient des possibilités, mais le temps jouait contre eux.

"Il doit bien y avoir un moyen !" cria Whetu avant de grimacer alors que l'écho de sa voix résonnait douloureusement dans son casque. "Nous avons une douzaine de vaisseau, une station orbitale, et les meilleurs ingénieurs de la Fédération ! Une navette ?"

"Négatif", dit Kurland. "Nos navettes ont été déchargées lorsque la section arrière a été retirée."

Whetu se mordit la lèvre en cherchant partout autour d'elle un objet, un outil, n'importe quoi, qu'elle pourrait utiliser. Après quelques secondes, elle dit, "Attendez. Je vais tenter quelque chose de dingue."

L'astuce, pour descendre d'un bateau - ce que Whetu avait fait des dizaines de fois lorsqu'elle partait naviguer avec son père, peu importe à quel point elle détestait les bateaux en général - est que ce dernier partirait toujours vers l'arrière si vous tentez d'avancer en voulant grimper sur la berge. Si vous n'avez pas attaché le bateau, il sera tout simplement poussé dans l'eau et vous vous retrouverez à cheval dans les airs, et vous aurez l'air ridicule pendant une demi-seconde avant de tomber par-dessus bord.

Whetu s'agrippa à l'une des barres du vaisseau dès que ses propulseurs l'amenèrent à proximité. L'impact était suffisant pour lui porter un coup à la mâchoire, et elle sentit le goût du sang dans sa bouche. Elle se tourna sur le côté et approcha ses bottes magnétiques de la coque, puis courut (aussi rapidement qu'il soit possible de courir avec des bottes magnétiques) vers le panneau de commande de l'amarrage sur la partie exposée de la coque du Defiant, et enfonça du plat de la main le bouton de dégagement d'urgence.

Le vaisseau se décala alors que le portique de lancement se démagnétisait et les crampons se relâchaient. "Accrochez-vous", dit Whetu, "ça va secouer."

"Qu'est-ce que vous faites ?" dit Kurland. "Les amarres ont été larguées, mais nous n'avons aucun moteur et nos propulseurs de manœuvre sont à peine opérationnels. Le temps que nous fassions demi-tour, nous aurons perdu votre ingénieur."

"Nous ne faisons pas demi-tour", dit Whetu. "Nous allons l'attraper." Elle se déplaça jusqu'au système de contrôle auxiliaire à côté du panneau d'amarrage et saisit les codes de prise de contrôle manuel d'urgence du Defiant. L'écran clignota d'une lumière rouge et elle en frappa la surface pour confirmer.

Comme il avait été conçu mais jamais utilisé au cours de son développement initial, le nez du Defiant abritait un chargement spécial de torpilles supplémentaires, et il pouvait être éjecté dans son intégralité comme arme de dernier recours. Les capitaines aux commandes de ce vaisseau n'avaient jamais utilisé cette fonctionnalité, même lors de la Guerre du Dominion ou de la Guerre iconienne, mais pour un ingénieur qui avait passé les spécifications du vaisseau au peigne fin pour procéder aux réparations et mises à niveau, c'était un jeu d'enfant.

Defiant fit une embardée et, bien que Whetu ne puisse rien entendre à part le grondement des vibrations au travers de ses bottes, le nez du vaisseau se déconnecta et se lança. Sans moteurs de stabilisation, le Defiant fut projeté en arrière par les lois de la physique. Le vaisseau, toujours avec sa section d'ingénierie ouverte et à nue, se retourna à cause de la force du lancement.

Whetu s'accrocha avec détermination aux barres du vaisseau alors qu'il se rapprochait de la forme désarticulée d'Elyos. La partie exposée de la coque se referma sur lui, et alors que le Deltan inconscient rebondissait sur l'une des cloisons intérieures, Whetu relâcha ses bottes magnétiques et se rendit à ses côtés grâce aux propulseurs de sa combinaison, puis le pris dans ses bras comme on secourrait un noyé inconscient de l'océan.

"Je l'ai !" déclara-t-elle avec triomphe dans le communicateur.

"Ravi de l'apprendre," dit Kurland, une touche de frustration dans la voix. “Defiant  à tous les vaisseaux à proximité. Si quelqu'un a un rayon tracteur opérationnel, ça serait... génial."

 

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